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Les différentes options envisagées
le Premium Pension System (PPS), ras- semblant près de 800 fonds de pension.
COMMENT FONCTIONNENT CES FAMEUX COMPTES?
Il s’agit de portefeuilles virtuels, sur les- quels les salariés accumulent au long de leur carrière le montant de leurs cotisa- tions. Ce compte est doublement virtuel : la Suède ayant conservé le principe de la retraite par répartition, les cotisations fi- nancent les pensions des retraités actuels. De plus, le niveau de la pension versée dépend, certes, du montant des cotisa- tions accumulées. Mais le jour du départ du salarié, ses droits sont calculés en fonc- tion de son espérance de vie : la somme virtuelle dont il dispose est divisée par le nombre d’années qu’il lui reste statistique- ment à vivre. Il a donc intérêt à partir à la retraite le plus tard possible.
En 2001, un « mécanisme d’équilibre auto- matique » est ajouté : le montant de la pension ne dépend plus seulement de l’espérance de vie, mais aussi de la conjoncture économique et du taux de croissance. Moralité, le système suédois a transféré les risques liés à la situation économique : ils ne pèsent plus sur les salariés (dont le niveau de cotisation reste fixé à 18,5 %), mais sur les retraités.
LES AVANTAGES
􏰀 La transparence : chaque année, en février, les salariés suédois reçoivent une « enveloppe orange » indiquant le mon- tant de leurs cotisations sur leur compte notionnel et le montant estimé de leur future pension. Plusieurs options sont présentées selon l’âge auquel ils décide- ront de liquider leur retraite et les hypo- thèses de croissance de l’économie.
52 HORS-SÉRIE RETRAITE
􏰀 L’équilibre financier : le système s’auto- régule en fonction de l’espérance de vie et de la conjoncture. Il ne peut donc plus être en déficit.
LES INCONVÉNIENTS
􏰀 Le montant des pensions est la variable d’ajustement : il est mécaniquement af- fecté par l’allongement de l’espérance de vie. De plus, si la conjoncture se dégrade, les retraités peuvent être doublement pénalisés, comme lors de la crise finan- cière de 2008 : les comptes notionnels ont été touchés par la chute de la croissance, et les fonds de pension ont plongé, per- dant en moyenne un tiers de leur valeur sur la seule année 2008.
􏰀 Les temps partiels, accidents de carrière et départs avant 62 ans sont fortement pénalisés : ainsi, plus de 300000 retraités sont aujourd’hui sous le seuil de pauvreté en Suède (moins de 1165 €/mois).
En marge de ce régime obligatoire et uni- versel, qui représente environ les deux tiers de leur retraite, 90 % des Suédois dis- posent d’un fonds de pension de branche ou d’entreprise (géré par les partenaires sociaux), auquel ils cotisent en moyenne à hauteur de 4,5 % de leur salaire. ■
LES COMPTES NOTIONNELS EN EUROPE
Le modèle suédois a fait des émules à travers toute l’Europe : l’Italie, la Lettonie et la Pologne ont aussi adopté le principe des comptes notionnels au tournant de l’an 2000. Chaque pays l’a adapté à son contexte : les Italiens ont mis en place un minimum garanti de retraite ; les Polonais ont, comme les Suédois, adossé un
régime de retraite par capitalisation au système de comptes notionnels.