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                 Les différentes options envisagées
que le niveau de sa pension lui convienne. Dans les faits, le gouvernement s’est d’ores et déjà engagé à ne pas modifier les bornes d’âge : 62 ans d’âge minimum pour le départ et 67 ans pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Si l’assuré décidait de partir plus tôt, sa pension se verrait appliquer une décote. A contrario, s’il décidait de prolonger sa carrière, elle bénéficierait d’une surcote.
« Le montant de la pension est le reflet de la chronique des salaires et des cotisations de l’assuré tout au long de la carrière », explique le Conseil d’orientation des re- traites. Cette chronique n’élude aucun passage à vide : avec ce système, les pé- riodes avec peu ou pas de travail (temps partiel, chômage, maladie) sont d’autant plus pénalisantes que la retraite n’est plus calculée sur les 25 meilleures années mais sur toute la vie professionnelle.
Dans le système actuel, les périodes les moins fastes sont écartées du calcul du montant de la retraite. En revanche, la mise en place d’un système par points sur l’ensemble des carrières fera mécanique- ment baisser le montant de la pension des personnes ayant connu des accidents de carrière. « Parce qu’elle prend en compte chaque minute travaillée ou non, la retraite par points est par nature plus pénalisante pour les bas salaires ou les carrières hachurées, estime Pascal Pavageau, secrétaire général de FO et opposant déclaré au système de retraite par points.
L’INCONNUE DE LA VALEUR DU POINT
Tout aussi opposée à ce système, la CGT pointe les risques liés à une inconnue : la valeur du point de retraite au jour de la liquidation. « Son montant est calculé par
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des actuaires en fonction du nombre de retraités, de leur âge prévisible de départ à la retraite, de leur espérance de vie, des engagements prévisibles sur les retraites à payer, de la situation économique... », insiste-t-on à la centrale.
Au risque de faire baisser la valeur du point quand la situation économique se dégrade ou que les engagements de retraites sont supérieurs aux cotisations? En 2015, pour surmonter les difficultés rencontrées par les régimes de retraite complémentaires Agirc et Arrco, les partenaires sociaux ont accepté une baisse relative de la valeur des points de retraite : « Pour chacun des exercices 2016, 2017 et 2018, la valeur de service des points Agirc et Arrco sera in- dexée sur l’évolution des prix à la consom- mation diminuée de 1 point », précise l’accord national interprofessionnel du 30 octobre 2015. Compte tenu de l’infla- tion quasi nulle de ces dernières années, et étant donné que la valeur du point ne peut diminuer en valeur absolue, elle est donc restée stable depuis 2015. L’accord a également annoncé la fusion des deux régimes au 1er janvier 2019.
LES PARTENAIRES SOCIAUX SUR LE QUI-VIVE
La baisse relative de la valeur du point Agirc ou Arrco est passée relativement inaperçue dans l’opinion publique. Contrairement à certaines réformes des retraites, elle n’a pas suscité de grandes manifestations. Il n’est pas certain que la même cause produise les mêmes effets avec le futur système universel de re- traites : les moindres fluctuations de la valeur du point seront scrutées à la loupe par les partenaires sociaux.
« N’oublions pas que l’équité n’est pas le seul objectif de la prochaine réforme ni
      






















































































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