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                LA VRAIE FAUSSE FIN DES RÉGIMES SPÉCIAUX
Les termes sont a priori antinomiques : dans un système universel, il ne peut y avoir de régimes spéciaux. Malgré le pro- cessus de convergence engagé par la réforme de 2008, les régimes dont béné- ficient 500000 salariés du service public (militaires, policiers) ou de grandes entre- prises publiques (SNCF, RATP, EDF) gardent un avantage majeur : un âge de départ souvent inférieur à 60 ans. Cet avantage survivra-t-il à la réforme? Jean-Paul Delevoye a d’ores et déjà ou- vert une porte : « Nous voulons respecter le caractère identitaire de certains ré- gimes », a-t-il déclaré en décembre 2017. Ce qui ressemble à une deuxième brèche dans l’universalité du futur système...
QUID DES CARRIÈRES LONGUES ?
Le Président s’y est engagé : la réforme ne concernera pas les bornes d’âge. Autrement dit, l’âge de départ à taux plein restera fixé à 67 ans au plus tard, et l’âge minimal à 62 ans. Mais que se passera-t-il pour les personnes ayant commencé à travailler avant l’âge de 20 ans?
Jusqu’à présent, les personnes ayant validé au moins cinq trimestres de coti- sations avant l’âge de 20 ans pouvaient bénéficier d’un départ anticipé pour car- rière longue. En 2017, par moins de 307000 salariés du régime général ont profité de ce dispositif mis en place en 2003. Il pourrait y en avoir d’autres : toute personne entrée dans la vie active avant l’âge de 19 ans cumulera 43 ans de coti- sation avant d’avoir atteint l’âge légal de 62 ans. Leur sort n’a toutefois pas encore été tranché. ■
       MAL-AIMÉS,
LES RETRAITÉS?
Alourdir les droits de succession?
« Il faut arrêter d’emmerder
les retraités! », a répondu
Emmanuel Macron au porte-parole du gouvernement Christophe Castaner, fin septembre 2018, lorsque ce dernier a évoqué la possibilité d’alourdir la taxation des droits de succession. Le chef de l’État a ajouté : « Nous leur avons déjà demandé beaucoup d’efforts. »
2018, année plombante
De fait, les retraités n’ont pas été épargnés au cours de la première année de présidence Macron. L’année 2018 a débuté avec l’augmentation de 1,7 point de la CSG, qui n’a pas été compensée pour 60 % des retraités. Puis, durant l’été, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé le quasi- gel des retraites pendant deux ans : elles n’augmenteront que de 0,3 % en 2019 et 2020, ce qui devrait permettre à l’État d’économiser environ 3 milliards d’euros.
Éviter d’en faire des boucs émissaires
Pour apaiser la fronde, le Premier ministre a annoncé en septembre que 300000 retraités modestes seront exonérés de la hausse de la CSG en 2019. Cela suffira-t-il à apaiser le sentiment des retraités d’être particulièrement visés par l’exécutif dès qu’il s’agit de faire des économies ?
HORS-SÉRIE RETRAITE 59



















































































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