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  PRENDRE MES NOUVEAUX REPÈRES
   BURN-OUT FAMILIAL? PAS UNE FATALITÉ!
L’épuisement émotionnel
et psychique ne touche
pas que les jeunes cadres dynamiques mais aussi les 55-65 ans de la « génération sandwich ». Ayant à la fois
des parents, voire des grands- parents, et des enfants et des petits-enfants, ils se retrouvent au centre d’un schéma familial très exigeant, source de stress cumulé. Or, le burn-out, phase ultime du processus de stress, guette tous ceux qui donnent beaucoup de leur personne sans récolter en retour de satisfaction ou une valorisation à la hauteur de leur engagement. D’où la nécessité de modérer et de raisonner ce dernier.
Et de ne pas ignorer les signes avant-coureurs du burn-out : d’abord le sentiment de ne plus y arriver, d’être à côté de
la plaque, puis des changements de comportement (irritabilité, agressivité, dénigrement
de soi et des autres, exaltation et/ou abattement), mais aussi des signes physiques (troubles de la mémoire, de la digestion, du sommeil, mal au dos...).
âgé qui attend maintenant de rece- voir de l’attention, de l’aide... C’est donc à vous de définir la relation à l’autre, pas l’inverse, en étant clair sur votre planning. Même si vos projets ne sont pas encore bien ficelés, n’hésitez pas à annoncer que, pour le moment, tel et tel jour, vous avez prévu telle ou telle activité et que vous viendrez avec plaisir tel et tel autre. Tout en rassu- rant sur le fait qu’en cas d’urgence, vous êtes évidemment disponible. Même si l’envie est forte de profiter de sa nouvelle disponibilité pour consacrer ses journées à un parent âgé, il est préférable de conserver de part et d’autre des plages d’indépen- dance valorisantes.
Jeune grand-mère, j’aimerais bien remplacer la nounou de mon petit-fils mais mon mari
y est opposé. » Jeanne (Merville)
Vouloir centrer sa nouvelle vie sur cette envie, à la fois source de joie et empreinte de générosité, est fréquent, mais pas toujours souhaitable. Une fois le petit-enfant scolarisé, le risque est grand de développer un sentiment d’abandon et d’inutilité. Et, même sans le vouloir, il y a toujours un risque à s’immiscer et inter-
férer dans la relation parents-enfants, au point, parfois, d’entraîner des frictions avec son fils ou sa belle-fille. Il faut laisser le lien entre grands-parents et petits-enfants se construire sur des bases différentes de celles de la relation parents-enfants. Et préférer développer un projet de vie – per- sonnel et avec son conjoint – qui laisse du temps pour la famille, pas l’inverse.
Mes enfants n’ont pas quitté
le nid. Comment cohabiter sereinement entre jeunes adultes et retraités ? » Sylvie (Rennes)
Avoir des enfants, parfois trentenaires, encore à la maison est une situation de plus en plus fréquente ! Et cette cohabitation peut être merveilleuse dès lors que le res- pect de la vie privée de chacun est la règle. Il est important aussi d’établir ensemble un code de bonne conduite concernant les courses, le ménage, la cuisine... Non seu- lement pour que la vie commune ne vire pas à la guerre des tranchées, comme dans Tanguy, la comédie d’Étienne Chatiliez avec André Dussollier, mais aussi pour ne pas devenir corvéable à merci, porté par la culpabilité qu’éprouve tout nouveau retraité à être considéré comme improductif.
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