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                 Les retraites aujourd’hui
La question n’est pas seulement théo- rique : elle a servi de toile de fond aux dernières réformes. En témoigne la der- nière en date, la réforme du 20 janvier 2014 « garantissant l’avenir et la justice du système de retraite », qui « réaffirme solennellement le choix de la retraite par répartition au cœur du pacte social qui unit les générations. » L’objectif de la poli- tique des retraites défini dans cette loi est de deux ordres :
􏰀 Garantir la pérennité du système de retraite, c’est-à-dire mettre en œuvre les moyens nécessaires pour assurer le paie- ment des pensions sur le long terme à l’ensemble des affiliés;
􏰀 Garantir le caractère équitable du sys- tème : solidarité entre les générations et au sein d’une même génération, égalité femmes-hommes, contributions réparties entre les revenus tirés du travail et ceux tirés du capital, garantie d’un niveau de vie satisfaisant pour tous...
UN MODÈLE CONTRIBUTIF
L’autre grande caractéristique de notre système de retraite est son caractère « contributif » : les pensions servies aux retraités sont proportionnelles aux cotisa- tions qu’ils ont versées tout au long de leur carrière, cotisations qui sont elles- mêmes proportionnelles à leur salaire. La Grande-Bretagne a, par exemple, fait un choix radicalement différent : son sys- tème de retraite, d’inspiration « beverid- gienne » (voir encadré), est financé par l’impôt. Les retraités britanniques ne per- çoivent qu’une retraite modeste, assurant à peine la survie : de l’ordre de 188 € par semaine (le montant peut être réduit si l’assuré n’a pas cotisé au moins 35 ans). Cette pension ne représente donc qu’un socle, que beaucoup d’entreprises ont
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pris l’habitude de compléter en mettant en place des régimes de retraite par capi- talisation. Depuis 2018, tous les em- ployeurs britanniques sont tenus d’affilier leurs salariés à un régime de retraite d’entreprise avec un taux de cotisation minimal de 5 % en 2018, qui sera porté à 8 % à partir de 2019.
DES MÉCANISMES DE SOLIDARITÉ
Autre caractéristique du système fran- çais : il est solidaire. Un système pure- ment contributif, par lequel les retraités perçoivent une pension proportionnelle à leurs cotisations, pénalise fortement les personnes contraintes d’arrêter de travail- ler parce qu’elles sont malades, invalides, au chômage ou qu’elles ont des enfants. De nombreux mécanismes ont été mis en place pour accorder, dans certaines situations, des droits à retraite qui ne sont pas financés par les cotisations des béné- ficiaires mais par la solidarité. Ces méca- nismes sont de trois ordres :
􏰀 Le minimum contributif (ou minimum garanti pour les fonctionnaires) : il reva- lorise la pension de ceux qui ont travaillé et cotisé toute leur vie sur la base d’un salaire très faible. Il est attribué sans condi- tions de ressources dès l’âge de 62 ans. 􏰀 Les mécanismes de compensation. Certains événements peuvent inter- rompre ou ralentir le cours d’une carrière : une période de chômage, de maladie, une naissance, l’éducation d’un enfant, le service militaire... Des mécanismes de solidarité sont prévus afin que ces évé- nements ne viennent pas pénaliser les retraites. Ils peuvent prendre la forme de trimestres de cotisation validés sans avoir été cotisés, ou de majoration apportées au montant de la pension.
      























































































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