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                􏰀 La réversion : elle permet au conjoint survivant dont les droits à pension sont faibles de bénéficier d’une partie de la retraite de son conjoint décédé. Bien que le travail féminin se soit beaucoup déve- loppé, 97 % des bénéficiaires sont des femmes. Les raisons : leur espérance de vie est supérieure à celle des hommes, et leurs carrières restent plus courtes et moins bien rémunérées.
􏰀 L’Allocation de solidarité aux per- sonnes âgées (l’Aspa, précédemment appelée le « minimum vieillesse ») : accor- dée sous conditions de ressources à toute personne de plus de 65 ans qui n’a pas assez cotisé aux régimes de retraite pour bénéficier d’un revenu d’existence.
UNE RÉFORME SYSTÉMIQUE
La réforme annoncée par Emmanuel Macron lors sa campagne électorale ne vise pas à remettre en question la philo- sophie de notre système : il continuera à fonctionner par répartition, et restera contributif et solidaire.
Si l’on parle de réforme « systémique », c’est parce qu’elle pourrait transformer – si le système de retraite par points plutôt que par annuités était adopté – les moda- lités de calcul de la retraite.
Son objectif prioritaire est de le rendre plus simple, plus lisible et plus équitable, afin de renforcer la confiance des Français dans l’avenir de leur système de retraite. Il n’est pas tout à fait exclu qu’à plus long terme, cette réforme ait également des visées financières.
Les systèmes de retraite par points ont le mérite de permettre d’adapter le mon- tant des pensions au contexte écono- mico-démographique de façon très simple : il suffit de faire baisser la valeur du point. ■
    BEVERIDGE CONTRE BISMARCK
Les systèmes de retraite se distinguent par leur degré de contributivité
et de solidarité. Un clivage qui se structure autour de deux archétypes : le modèle bismarckien, fondé sur
la conception du chancelier allemand Bismarck (1815-1898), et le modèle beveridgien, inspiré des idées
de l’économiste britannique
William Beveridge (1879-1963).
􏰀 Les systèmes « beveridgiens » visent à assurer un revenu minimum à tous les retraités. Ce revenu forfaitaire est indépendant de leurs revenus d’activités. Il peut être attribué à tous, y compris les plus aisés (le système est alors
dit universel), ou uniquement
aux populations qui n’atteignent pas un certain niveau de revenus
(il est alors dit solidaire).
􏰀 Les systèmes « bismarckiens » visent, quant à eux, à servir aux retraités un revenu de remplacement à leur revenu d’activité. Cette pension, financée par des cotisations et proportionnelle au salaire, peut faire figure de salaire différé. Elle est financée aussi bien par le salarié
que l’employeur.
Aujourd’hui, le système allemand s’inscrit toujours dans une logique bismarckienne, comme le système français. La Grande-Bretagne,
elle, a choisi un modèle beveridgien : son système est financé par
l’impôt et ne verse aux retraités qu’une pension modeste.













































































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