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PRENDRE MES NOUVEAUX REPÈRES
UNE FIN DE CARRIÈRE SEREINE
Aborder ses dernières années de travail en toute quiétude se prépare. Pour vous accompagner, Alphonse propose des parcours en ligne dès 55 ans. Zian Zamora, coach au sein de cet organisme de formation*, répond à nos questions. MARION ALMATÉ
Si l’on veut travailler moins ou réorienter
sa carrière, quelles questions faut-il se poser deux ou trois ans avant la retraite?
Zian Zamora: Il est difficile de se projeter si on ne connaît pas ses droits. Faire le bilan de sa situation administrative et réaliser les premières simulations
de pension sont deux bonnes façons d’aborder les choses. Cela permet de connaître son âge de départ
à taux plein ainsi que le montant de sa pension. Je conseille également aux personnes que j’accompagne de se poser afin de prendre conscience du temps qu’ils accordent à leur travail, à leur famille, à eux-mêmes... À partir de là, on peut commencer à réfléchir!
Concrètement, comment faut-il s’y prendre?
Pour les simulations et le bilan de carrière, on peut tout trouver sur les sites de l’Assurance retraite, de l’Agirc- Arrco... Et pour avoir une bonne idée de ses activités, je propose de faire l’exercice du camembert. On dessine un rond et on le divise en parts: une pour le travail, une pour la famille, une troisième pour soi, une quatrième pour ses loisirs... On a ainsi une vision de ce que l’on vit et de ce que l’on voudrait transformer. On peut alors
se demander: à quoi j’accorde trop de place? À quoi consacrer plus d’énergie? Comment faire évoluer
ces parts? Une fois que l’on a analysé tout cela, on peut faire des choix sur les dernières années de sa carrière.
Plusieurs dispositifs existent pour travailler autrement. À qui conseilleriez-vous la retraite progressive ?
La retraite progressive, qui permet une transition
en douceur, peut concerner des salariés aux profils très variés. On peut avoir envie de changer de vie petit à petit, de garder un cadre ou une routine sécurisants, avoir encore des enfants à charge ou aimer son travail: il n’est pas question d’arrêter tout net, mais de ralentir. Ce dispositif est accessible deux ans avant l’âge légal (qu’il ne faut pas confondre avec l’âge du taux plein)
et il permet de travailler à temps partiel (lire p. 32).
Quels collaborateurs peuvent être intéressés par le mécénat de compétences ?
Ce dispositif convient aux personnes qui veulent s’engager dans un projet collectif en dehors de leur entreprise, dans une association ou une fondation.
Ces missions peuvent être ponctuelles (une journée
par semaine, par exemple) ou s’inscrire sur le long terme (jusqu’à trois ans). Les salariés ayant opté pour cette formule nous disent souvent qu’elle a reboosté leur confiance en eux. Les grands groupes connaissent bien cette solution. Certains disposent même d’un catalogue dédié, auquel cas il suffit de se rapprocher de la direction des ressources humaines. Le mécénat de compétences (lire page 118) peut aussi s’inscrire dans une démarche personnelle. Une plateforme comme Vendredi peut aider le salarié à le mettre en place (www.vendredi.cc). Elle peut aussi jouer le rôle d’interlocuteur avec
les entreprises qui ne connaissent pas ce dispositif.
Et à qui recommanderiez-vous le tutorat?
À quelqu’un qui a un fort besoin de transmission,
de lien, et qui saura activer toutes ses compétences. Les tuteurs, par leur approche bienveillante, sont
un vrai soutien pour les jeunes – ou les moins jeunes – qui débutent dans un métier. Les entreprises, grâce
à eux, ne perdent pas de savoir-faire. Il est possible
de se former au tutorat pour optimiser la transmission. À noter qu’il ne s’agit pas d’un dispositif en soi, mais plutôt d’une politique de l’entreprise (lire page 117).
* Alphonse est détenu par le groupe Bayard éditeur de Notre Temps depuis avril 2023.
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