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 J’ai lu que, la première année
après la fin de leur activité, beaucoup de retraités font une dépression... » Louise (Paris)
L e risque dépressif est plus fréquent lorsque la retraite a été imposée, le départ, brutal ou larvé, le rituel du fameux pot, oublié. Repérable à la tristesse, à la mauvaise humeur, au pessimisme, la dépression peut aussi survenir après
les premiers mois d’euphorie à ne plus travailler, favorisée par un sentiment d’inu- tilité lié à la perte de statut social non com- pensée par d’autres projets, mais aussi par l’abandon de rêves comme « faire le tour du monde en voilier ». D’où l’importance de penser en amont à des envies réalisables. Et aussi de respecter son rythme biologique sans chercher à faire enfin des grasses mati- nées si on est plutôt lève-tôt. Un décalage chronobiologique peut d’ailleurs provo- quer la dépression du jeune retraité.
avant tout pour les rassembler lors des vacances, est de leur imposer la contrainte muette d’un fil à la patte, bridant leur envie légitime « d’aller ailleurs » par crainte de blesser ou d’altérer douloureusement les relations familiales pour avoir dit « non, cette année, pas Arcachon... »
Changer de région lors
la retraite, est-ce forcément une bonne idée ? » Sarah (Chassieu)
C
Le logement,
 un lieu à repenser
Rester chez soi? S’installer ailleurs, voire à l’étranger? Même si le télétravail a déjà parfois orienté cette réflexion, à l’heure de démarrer
une nouvelle vie, la question prend tout son sens.
S’installer là où nos enfants
et petits-enfants aimeraient passer des vacances, c’est une bonne façon de ne pas les perdre de vue, non? » Olivier (Montluçon)
Organiser sa vie en fonction de l’atti- rance supposée de ses proches pour tel ou tel endroit n’est pas toujours un bon
calcul. Il faut se garder des projections potentiellement décevantes, voire sources de conflits. Si le schéma ne se vérifie pas, l’amertume risque, elle, d’être bien au rendez-vous. D’autant que les vacances ne comptent que quelques semaines par an. La priorité est de s’installer là où l’on se voit vivre agréablement pendant toute l’année. Où que ce soit, et à partir du moment où la maison respire le bonheur, les enfants viendront... à leur rythme. Car l’autre écueil, en optant pour un lieu choisi
’est en tout cas une question que se
OÙ LES SENIORS SOUHAITENT VIVRE LEUR RETRAITE?
« La retraite idéale, vous l’imaginez où? » Telle est
la thématique de la deuxième édition du baromètre Ifop- Notre Temps, en partenariat avec l’Assurance retraite, publiée en novembre dernier. Sans surprise, c’est au bord
de la mer que 47 % des personnes interrogées rêvent de passer leur retraite.
Une aspiration particulièrement forte chez les 50-64 ans (49 %), tandis que 43,5 % des plus
de 65 ans seraient prêts,
dans l’absolu, à s’y installer. Vivre près de leurs enfants,
en indépendance, inspire 46 % des sondés (48 % en 2020),
ce pourcentage passe à 61 % chezles65-74ansetà67%
des 75 ans et plus. Enfin, habiter chez leurs enfants n’intéresse que 5,5 % des plus de 65 ans.
   posent beaucoup de jeunes retraités ! Pour des raisons financières, fuir le stress de la ville, retrouver ses racines... les moti- vations sont multiples. Mais quitter le lieu dans lequel on a vécu pendant des décen- nies doit être une décision mûrement réfléchie, car le retour en arrière est tou- jours compliqué. Il faut bien analyser ses envies, ses besoins et ceux de son conjoint. Partir peut ainsi impliquer un éloignement vis-à-vis des enfants, des amis, risquant d’entraîner un isolement difficile à sup- porter, notamment pour les personnes habituées à une vie sociale animée. Les visites des proches ne seront pas forcément nombreuses et les nouvelles relations, pas toujours faciles à nouer. Quant à la mai- ● ● ●
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