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27 octobre 2022

Les addictions médicamenteuses : comment en parler aux patients ?

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En France, les risques liés à la consommation des antalgiques opioïdes (codéine, tramadol, oxycodone…) sont une préoccupation majeure des autorités de santé. Les chiffres de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) montrent une augmentation des cas de dépendance chez les patients, et du nombre d’intoxications et de décès liés à la prise d’antalgiques opioïdes. Pour traiter ces patients, il existe des Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA). À Lyon, le CERLAM (Centre Ressource Lyonnais des Addictions Médicamenteuses), propose aussi son expertise pour aider les professionnels de santé confrontés à ces situations.

addictions-medicamenteuses

Addictions aux médicaments : quel état des lieux en France ?

Antalgiques opioïdes : de quoi s’agit-il et quels sont les risques ?

Ces substances sont utilisées dans le traitement de la douleur. Elles nécessitent une prescription médicale, et elles sont réparties en deux classes.

- Les antalgiques opioïdes dits « faibles », c’est-à-dire la lamaline, la codéine, le tramadol ou encore l’izalfgi. Ils visent à traiter des douleurs modérées à intenses, lorsqu’un antalgique non opioïde n’est pas suffisant. Ils figurent sur la liste des substances vénéneuses.

- Les antalgiques opioïdes dits « forts » : le fentanyl, la morphine, l’oxycodone ou encore l’hydromorphone. Ils sont indiqués pour le traitement de douleurs intenses et lorsque les effets d’une substance faible sont insuffisants. Ils sont listés comme produits stupéfiants, et doivent être prescrits sur une ordonnance sécurisée. Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), les surdoses ou une mauvaise utilisation de ces substances entraînent des somnolences, des troubles respiratoires et des décès. Il faut également rappeler le risque de dépendance.

Une augmentation des cas de dépendance en France

En France, « en 10 ans, la consommation des antalgiques opioïdes a augmenté », notamment parce que la douleur est mieux prise en compte, relève l’ANSM. Par exemple, la prescription d’opioïdes forts a augmenté de 150 % entre 2006 et 2017, surtout l’oxycodone. Toutefois, ces substances « peuvent induire une dépendance physique élevée et faire l’objet de troubles de l’usage », rappelle la HAS qui évoque la surdose et le décès. En France, on relève plusieurs centaines de décès par an et un nombre de cas d’intoxications en hausse.

Les recommandations de la HAS autour de la prescription d’antalgiques opioïdes

La Haute Autorité de Santé le souligne dans des recommandations publiées en mars 2022 : ces substances sont nécessaires et utiles pour une prise en charge adaptée de la douleur. Il ne s’agit donc pas de les supprimer, mais d’en encadrer mieux l’usage, et de détecter les patients présentant une dépendance ou augmentant les doses sans avis médical. La HAS dresse ainsi les bonnes pratiques d’usage, de prescriptions, de suivi et d’arrêt du traitement. Elle recommande par exemple de réserver ces substances en dernier recours. Dans le cas de douleurs cancéreuses, des évaluations psychologiques, sociales et familiales doivent être menées pour prévenir tout risque.

Quels réseaux pour prendre en charge les addictions aux médicaments ?

Les Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA)

Sur tout le territoire français, il existe près de 150 centres dédiés à la prise en charge des addictions, en lien avec des associations locales ou des établissements hospitaliers. Les CSAPA assurent un accueil et une évaluation psychologique et sociales des personnes souffrant d’addictions. Il peut s’agir d’une addiction médicamenteuse, aux substances psychoactives, à l’alcool ou encore au jeu et au tabac : autant de situations qui peuvent nécessiter l’intervention de professionnels de santé. La prise en charge et l’accompagnement s’exercent à plusieurs niveaux : médical, social, psychologique… Les patients font l’objet d’une prise en charge pluridisciplinaire, et celle-ci s’effectue en ambulatoire comme en résidentiel.

Le Centre Ressource Lyonnais des Addictions Médicamenteuses (CERLAM)

Inauguré en mai 2022, ce centre lyonnais se tourne plus spécifiquement vers la prise en charge des addictions médicamenteuses. Le projet, le premier du genre, est piloté par les Hospices civils de Lyon, sous la houlette de l’Agence régionale de santé. En plus de la prise en charge de personnes en état de dépendance médicamenteuse, le CERLAM se tourne aussi vers les professionnels de santé qui sont confrontés à des situations où la gestion de la douleur glisse vers le développement d’une addiction. Il s’agit de les aider à mieux détecter et mieux traiter ces situations. Centre ressource, le CERLAM doit aussi permettre le recueil de données pour faire avancer la recherche, et établir des partenariats « entre tous les acteurs du parcours du soin, médecins, pharmaciens, centres de la douleur et de créer des synergies pour élaborer la meilleure prise en charge, médicamenteuse ou non ».

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