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6 octobre 2023

L’intelligence artificielle (IA) peut-elle remplacer le diagnostic médical ?

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Les progrès des outils d’intelligence artificielle (IA) fascinent autant qu’ils posent question. Avec des robots conversationnels de mieux en mieux entraînés et des programmes informatiques de plus en plus efficaces et précis, il y a de quoi être intrigué et s’interroger. Aussi, de nombreuses professions sont concernées, avec la même question en toile de fond : l’intelligence artificielle pourra-t-elle un jour se substituer à être l’humain ? En santé plus précisément, l’IA est-elle en mesure d’assurer à elle seule un diagnostic au point de remplacer le médecin ? Éléments de réponse, exemples et pistes de réflexion.

l'IA dans la FPH

Progrès de l’IA en santé : où en est-on ?

Des exemples concrets d’utilisations déjà en place

L’intelligence artificielle a déjà fait ses preuves en matière de santé. Il existe, en effet, de nos jours plusieurs exemples d’usages et d’applications déjà en place, permettant d’accompagner les professionnels de santé. Qu’ils soient proposés à des fins de prévention ou de diagnostic, ces outils poursuivent le même but : gagner en temps et en précision, toujours au service de la prise en charge des patients.

En France, on peut par exemple citer :

- le projet ConSoRe, créé par Unincancer, collecte et analyse les données en cancérologie pour identifier les patients et leurs pathologies ;

- le programme d’alerte en cas d’hypotension pendant les interventions chirurgicales au CHU de Strasbourg ;

- le dispositif de détection de polypes du côlon lors de coloscopies au CHU de Bordeaux évite la réalisation d’examens inutiles…

Quand ChatGPT répond à la place des médecins

Récemment, le robot conversationnel ChatGPT a été confronté à des questions postées par des patients sur des forums de discussion en ligne. Ce sont des chercheurs de l’université de San Diego (Californie) qui ont mené l’expérience : pour analyser l’efficacité du robot, ils ont comparé ses réponses à celles données par des médecins de différentes spécialités (pédiatrie, gériatrie, médecine générale, etc.).

Résultat ? Les réponses fournies par ChatGPT se sont révélées de meilleure qualité et plus empathiques que celles des professionnels de santé. Elles ont ainsi été préférées à celles des médecins dans 78,6 % des cas. Les résultats de l’expérience peuvent être consultés dans l’article « Comparing Physician and Artificial Intelligence Chatbot Responses to Patient Questions Posted to a Public Social Media Forum » publié en avril 2023.

L’intelligence artificielle est un outil d’aide mais pas un remplaçant

Un débat pas si nouveau !

Si l’essor des outils d’intelligence artificielle inquiète, les débats autour de leur mise en pratique – en santé ou ailleurs – ne datent pas d’hier. Les professionnels de santé, comme les institutions, en parlent depuis des dizaines d’années et sont déjà préparés aux progrès technologiques. En 2021, l’Organisation Mondiale de la Santé soulignait dans un rapport, le potentiel de l’intelligence artificielle pour « améliorer la santé de millions de personnes dans le monde ». Dans ce même rapport, l’OMS proposait ses recommandations pour encadrer les pratiques. Parmi lesquelles : la protection de l’autonomie de l’être humain, la transparence ou encore la sécurité des patients.

Gagner du temps sans remplacer le médecin

Les médecins ne semblent pas inquiets face à l’essor de l’intelligence artificielle mais sont plutôt enclins à tirer parti de ses performances. Une idée fait consensus : celle que les outils d’intelligence artificielle aident les médecins dans leurs pratiques et dans leurs diagnostics sans pour autant les remplacer. Classement de données, gain de temps, automatisation… Les avantages sont nombreux mais pas au point d’écarter l’expertise de l’être humain. Ce d’autant plus que, si les applications existantes sont déjà efficaces, elles ne sont pas encore assez matures ni assez fiables pour être satisfaisantes à 100 %.

Des questions qui restent à éclaircir sur les IA

Il est bien établi qu’aujourd’hui, les médecins peuvent utiliser les applications d’intelligence artificielle comme des aides à la décision tout en gardant le dernier mot en matière de diagnostic. Il n’empêche que le potentiel des outils d’IA soulève encore d’autres questions avant de pouvoir déboucher sur des usages généralisés.

Quel cadre juridique et quelle responsabilité ?

Si une décision prise grâce à une intelligence artificielle se révèle inexacte, qui est responsable au regard de la loi : l’outil ou le médecin ? L’OMS le relevait déjà dans son rapport de 2021 : les patients lésés doivent pouvoir obtenir des réparations.

Comment connaître les limites de l’IA ?

Difficile de placer précisément les contours des compétences d’une intelligence artificielle, qui est, par définition, en constante évolution. Nuancer des résultats, être capable de dire « je ne sais pas » face à un doute, sont autant de fonctionnalités à prévoir.

Quelle formation des professionnels de santé au numérique ?

À l’heure actuelle, les programmes universitaires ne forment pas les futurs médecins aux usages du numérique et de l’intelligence artificielle. Un autre manque à combler à l’avenir, pour utiliser les IA en toute sécurité.

Et les patients dans tout ça ?

Les patients sont-ils prêts à accepter d’être soignés, au moins en partie, par des applications d’intelligence artificielle ? Cette question est cruciale avant même d’envisager de remplacer les professionnels de santé par des machines ou des programmes informatiques.

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