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1 avril 2024

Tenir compte du genre dans le parcours de soins : où en est-on ?

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Les questions du genre est-elle bien prise en compte dans le milieu médical ? Ce n’est pas si simple, comme le montre un rapport du ministère des Solidarités et de la Santé. Les personnes transgenres font encore face aux préjugés, pour des soins de proximité comme dans les parcours de transition. Cela peut les conduire à renoncer à consulter des soignants. Alors que la Haute Autorité de Santé (HAS) doit établir ses recommandations courant 2024, des associations publient des guides pratiques pour les professionnels de santé. Des initiatives voient aussi le jour en milieu hospitalier, ou pour mieux former les soignants à la question du genre. Tour d’horizon.

le genre dans le parcours de soins

Un parcours de soins encore marqué par les préjugés ou la méconnaissance

Le terme “transgenre” désigne une personne dont l’identité de genre est différente de celle qui lui a été attribuée à la naissance, et qui correspondait alors à son sexe biologique. En France, les personnes transgenres font face à des difficultés dans leurs parcours de soins, souvent liées à une stigmatisation et une méconnaissance.

Comme le montre un rapport publié par le ministère des Solidarités et de la Santé en janvier 2022, il ne s’agit pas uniquement de difficultés liées aux parcours de transition. Ces obstacles concernent aussi les personnes qui reçoivent des soins primaires, dans le secteur hospitalier ou en médecine de ville, et dont l’identité de genre n’est pas toujours prise en compte.

Un accès difficile aux parcours de soins de transition

Ces dix dernières années, le nombre de prises en charge par l’Assurance maladie a été multiplié par 10. En 2020, près de 9 000 personnes ont ainsi bénéficié d’une prise en charge de leur parcours de transition et 3 300 se sont vu reconnaître une “dysphorie de genre” (sentiment de détresse ou de souffrance) Mais l’offre de soins est saturée et les référentiels médicaux manquent. « Il n’y a pas assez de professionnels de santé bien formés pour bien accueillir et prendre en charge les personnes transgenres », estime Simon Jutant, co-auteur du rapport et co-directeur de l’association de soutien des personnes trans Acceptess-T.

Un monde médical « empreint de préjugés »

Le monde médical est « encore très empreint de préjugés » selon Simon Jutant. L’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) rappelle qu’une personne transgenre sur deux estime avoir été victime de transphobie dans un cadre médical. Et pour 45 % des 633 personnes interrogées, cette discrimination entraîne un renoncement à certains soins.

Le malaise ou l’inconfort chez les personnes transgenres naissent souvent de la méconnaissance des professionnels de santé : lorsque le mauvais prénom ou pronom est utilisé, ou encore lorsque l’acte médical n’est pas adapté. L’association Chrysalide donne quelques exemples : se dévêtir entièrement, lorsque ce n’est pas nécessaire pour l’auscultation provoque “un sentiment de vulnérabilité”. Ou justifier de sa situation, lorsque la personne a une voix grave au téléphone mais se présente comme étant de genre féminin.

Des initiatives pour mieux prendre en compte le genre

Ces dernières années, plusieurs initiatives ont vu le jour pour permettre un meilleur accompagnement des personnes transgenres. C’est le cas en milieu hospitalier, mais pas uniquement.

Encourager l’adoption de bonnes pratiques

L’association Chrysalide diffuse des informations sur la transidentité et lutte contre la transphobie. Elle édite notamment un « guide pratique à l’usage des professionnel.l.es de santé ». L’association y décrypte tous les termes, pour utiliser les bons mots avec les patients. Le guide regroupe également des témoignages de difficultés rencontrées par des personnes transgenres.

Coopérer plus étroitement avec les associations

À Grenoble, un partenariat s’est formé entre l’association de santé communautaire RITA et le planning familial. Les deux structures accueillent et suivent les personnes transgenres. Elles forment les soignants, notamment les médecins généralistes, pour prendre le relais des traitements initiés au planning et développer un réseau de professionnels « accueillants ». Ce type de réseau a également été mis en place en Île-de-France, animé par plusieurs associations franciliennes. Il s’agit à la fois de pouvoir répondre à des demandes spécifiques en lien avec une démarche de transition, ou simplement d’une prise en charge globale sans risque de discrimination.

Trouble de l’identité de genre : des équipes pluridisciplinaires dans des hôpitaux

Certains services hospitaliers proposent une prise en charge pluridisciplinaire. C’est le cas au CHRU de Nancy par exemple, où l’équipe TransEst propose un accompagnement médical et psychologique tout au long du parcours de transition. De nombreux professionnels de santé y interviennent : gynécologue, psychologue, orthophoniste, psychiatre, urologue ou encore endocrinologue. Au CHU de Lille, le dispositif Transidentités(s) structure un cadre d’accueil des personnes trans, et fédère différentes ressources pour accompagner les parcours (psy, chirurgie, préservation de fertilité…). Il vise aussi à créer un réseau dans le Nord, en encourageant d’autres hôpitaux du département à développer le même type d’activité.

Un diplôme interuniversitaire pour un meilleur suivi des personnes trans

Depuis trois ans, il existe un nouveau diplôme interuniversitaire (DIU), ouvert aux professionnels de santé qui souhaitent se spécialiser ou mieux comprendre le suivi des personnes trans. Ce cursus « Accompagnement, soins et santé des personnes trans » est dispensé à Bordeaux, Lyon, Lille, Marseille et Paris. Cette formation permet aux participants de rencontrer des patients concernés et d’effectuer des stages auprès de soignants impliqués dans le suivi de personnes transgenres. En 2022-2023, une trentaine de personnes ont suivi ce cursus.

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