La bronchiolite touche chaque année en France 30 % des nourrissons de moins de 2 ans. Cela représente 480 000 cas par an. 2 à 3 % des nourrissons nécessitent d’être hospitalisés à cause des virus respiratoires syncitiaux (VRS), qui sont très contagieux. Depuis 2023, deux nouveaux traitements sont disponibles pour éviter ces infections respiratoires. En prévision de l’hiver 2024, le gouvernement a établi des recommandations pour le nouveau-né et le nourrisson.
Qu’est-ce que la bronchiolite ?
La bronchiolite est une infection virale aiguë qui touche les bronchioles (les petites ramifications des bronches) et provoque une gêne respiratoire. Cette maladie est bénigne même si les symptômes sont impressionnants à cause d’une toux et d’une respiration sifflante. Dans les cas les plus graves, une hospitalisation est nécessaire.
Une maladie très contagieuse
Le virus est présent dans la salive et les sécrétions du nez, et peut être transmis de personne à personne par des éternuements ou des postillons. Il est aussi possible d’être contaminé par le biais d’objets souillés comme un jouet, des linges de toilette.
Un pic épidémique annuel
Chaque année en France, le pic épidémique de bronchiolite survient entre novembre et février, entraînant parfois une saturation des hôpitaux pédiatriques. L’épidémie de l’hiver 2022-2023 a été particulièrement intense, soulignant l’urgence de mesures préventives efficaces pour réduire l’impact de cette maladie.
En effet, pour limiter la contamination, seuls les gestes barrière étaient conseillés :
• Se laver les mains avant de toucher le bébé ;
• Porter un masque en cas de toux ;
• Aérer le logement régulièrement.
Deux traitements préventifs pour lutter contre la bronchiolite
En 2023, la France s’est dotée d’un nouvel outil dans la prévention de la bronchiolite : le traitement nirsevimab (commercialisé sous le nom de Beyfortus®). L’arrivée de ce nouveau produit a été un vrai soulagement pour les futurs parents.
Comment fonctionne ce nouveau traitement préventif ?
Ce traitement est un anticorps monoclonal administré par injection, spécifiquement conçu pour prévenir les formes graves de bronchiolite causées par le VRS chez les nourrissons. Contrairement aux vaccins, le nirsevimab ne stimule pas directement le système immunitaire. Il offre une immunité passive en apportant des anticorps préformés, efficaces dès l’injection. Cette caractéristique est particulièrement intéressante pour les nourrissons, dont le système immunitaire est encore immature.
Une efficacité mesurée pour la saison 2023/2024
Santé Publique France surveille chaque année l’évolution de l’épidémie de bronchiolite. Mais en 2023-2024, l’établissement public s’est allié au réseau PICURe (Pediatric Intensive Caure Unit Registry) pour mesurer l’efficacité de l’immunisation préventive du nirsevimab pour les cas graves de bronchiolite à VRS.
Les résultats de l’étude réalisée entre le 15/09/2023 et le 31/01/2024 a confirmé la performance du nirsevimab : il est efficace dans 75,9 % à 80,6 % des cas.
Les chercheurs de l’Institut Pasteur ont aussi été sollicités pour établir un modèle mathématique afin d’évaluer le nombre d’hospitalisations évitées. Ils l’ont estimé à 5 800 hospitalisations pendant cette période de fin d’année 2023.
Ces résultats ont été déterminants pour décider des schémas de vaccination pour l’année 2025.
Bon à savoir : Le vaccin stimule la production d’anticorps spécifiques par injection d’une forme inactivée ou affaiblie d’un virus ou d’une bactérie ; il entraîne l’organisme à se souvenir de cette réponse défensive pendant des années. Les anticorps monoclonaux offrent une protection efficace directement, peu après leur administration. Cela est particulièrement intéressant pour les personnes plus sensibles aux infections comme les nourrissons.
Qui peut être vacciné ou immunisé contre la bronchiolite ?
Deux possibilités existent pour se prémunir de la bronchiolite.
La vaccination de la femme enceinte
Les futures mamans ont la possibilité de se faire vacciner entre 32 à 36 semaines d’aménorrhée. Une dose unique est suffisante pendant cette période précise. La femme enceinte fabrique les anticorps contre le virus qui sont transmis à l’enfant par le placenta, avant la naissance.
L’immunisation des nourrissons
Si la mère n’a pas été vaccinée pendant la grossesse, la HAS (Haute Autorité de Santé) a publié une recommandation. Il est conseillé d’administrer des anticorps monoclonaux aux bébés, en particulier pour ceux nés entre octobre 2024 et février 2025.
Quels sont les traitements contre les bronchiolites et les infections respiratoires ?
Il existe plusieurs types de produits selon qu’il s’agit de la future maman, du nouveau-né, d’un nourrisson prématuré ou à haut risque.
Le vaccin pour les femmes enceintes
L’injection pour les futures mères est le vaccin Abrysvo®, sauf dans le cas de personnes immunodéprimées. L’injection doit avoir lieu entre la fin du 7ème mois et du 8ème mois de grossesse (entre 32 et 36 semaines d’aménorrhée) ; et au moins 14 jours avant l’accouchement pour être profitable. Il est administré avant le début de la saison épidémique et jusqu’à sa fin (de septembre à janvier pour la métropole).
À noter que le vaccin assure une protection maximale dès la naissance grâce au transfert d’anticorps maternels, puis pendant les 6 mois suivants.
Le traitement pour les nourrissons de moins de 1 an
Le Beyfortus® est disponible dans toutes les maternités françaises depuis le 15 septembre 2024. Le schéma d’immunisation dépend du poids de l’enfant, selon qu’il pèse plus ou moins 5 kg. L’injection du produit est recommandée avant la sortie de la maternité.
La durée de la protection du bébé est la même pour tous : la concentration maximale d’anticorps est atteinte au 6e jour après l’injection (intervalle de 1 à 28 jours) et la durée de protection observée est d’au moins 5 mois, le temps du pic de l’épidémie.
Il est important de noter que, selon la HAS, il n’y a pas encore eu d’étude comparative entre les deux options (vacciner la mère ou l’enfant). Il n’est pas prouvé scientifiquement que le vaccin pour la mère est plus intéressant que celui de l’enfant qui vient de naître.
Important : le Beyfortus® est pris en charge lorsqu’il est injecté au sein de la maternité. Mais une fois sortis de l’établissement de soins, les parents ne sont remboursés qu’à hauteur de 30 % par l’Assurance maladie. Le reste à charge atteint près de 300 euros.
Le cas particulier des prématurés et des nourrissons à risque
Ces bébés très vulnérables (nés à 35 semaines ou avant) reçoivent un autre produit pour prévenir les bronchiolites dans les 6 premiers mois de vie. Il s’agit du Synagis® : ce traitement n’est pas récent puisqu’il est administré à ces petits patients depuis plus de 20 ans (2000). Les petits malades concernés sont aussi des anciens prématurés jusqu’à deux ans qui ont présenté des difficultés bronchopulmonaires (dysplasie).