Le travail en équipe au sein d’un établissement public de santé est primordial. Mais une fois que le patient sort de l’hôpital, il est aussi important que la prise en charge soit coordonnée avec les autres professionnels de santé. C’est dans ce cadre qu’intervient le coordinateur de soins interprofessionnels. Nous vous donnons toutes les informations concernant le rôle et les compétences des coordinateurs de soins interprofessionnels.
Depuis quand existent les coordinateurs de soins interprofessionnels ?
C’est la loi n°2009-978 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (HPST) qui promeut des nouvelles formes de coopération entre professionnels de santé. À cette époque, il est question de délégation, de transferts d’actes mais pas encore de diversification.
Le texte précise : « des professionnels de santé peuvent s’engager, à leur initiative, dans une démarche de coopération ayant pour objet d’opérer entre eux des transferts d’activité et d’actes de soins de réorganiser leur mode d’intervention auprès de patient. »
Quels sont les enjeux de cette nouvelle organisation ?
Une amélioration des soins pour le patient est possible en réduisant les délais de prise en charge. En effet, en déléguant des champs d’intervention aux professions paramédicales, le médecin peut se consacrer à d’autre missions d’analyse et d’expertise plus prioritaires. Il participe aussi à l’optimisation de la coordination entre tous les intervenants pour fiabiliser le parcours de soins du patient.
Le dispositif a été revu en 2019, toujours sous l’autorité de la HAS (Haute Autorité de Santé)
Si l’intérêt d’une coopération accrue entre les différents professionnels de santé est une véritable avancée pour le patient, l’organisation doit être validée par la HAS.
En effet, les délégations d’exercice peuvent être de plusieurs natures :
• réalisation d’actes ou activité à visée préventive ;
• réalisation d’actes ou activité à visée diagnostique ;
• réalisation d’actes ou activité à visée thérapeutique.
Pour s’assurer de la qualité et de la sécurité de la prise en charge du malade, un protocole est visé par la HAS. Depuis 2011, la HAS a rendu près d’une centaine d’avis sur des protocoles. Au fil des années, les sujets sont devenus de plus précis. Comme en 2013 : « Réalisation de photographies du fond d’œil dans le cadre du dépistage de la rétinopathie diabétique par un(e) orthoptiste et/ou infirmier(e) en lieu et place d’un ophtalmologiste » ou en 2011 « Enregistrement et pré-interprétation en vue du dépistage de l’échographie anormale, des paramètres échocardiographiques trans-thoraciques (ETT) par une infirmière diplômée d'Etat (IDE) en lieu et place d’un médecin cardiologue avant interprétation médicale définitive. »
Ces étapes montrent toute l’importance de la délégation des soins pour toujours améliorer le parcours de soins du patient, surtout dans le cadre d’une maladie chronique.
Le rôle du coordinateur de parcours de soins
Les maladies comme le cancer sont devenues, avec les progrès de la médecine, des maladies chroniques. Elles demandent une prise en charge complexe, faisant intervenir de nombreux professionnels de santé ainsi que du personnel paramédical, au sein et hors de l’établissement de santé.
Les missions de l’organisateur des soins
Les patients nécessitent des soins une fois qu’ils ont quitté l’établissement hospitalier. Les nouvelles compétences attribuées aux infirmières et aux orthophonistes, par exemple participent à cette continuité des soins. Pour gérer l’ensemble de ces informations, il est nécessaire de désigner un « chef d’orchestre ». C’est ainsi que le coordinateur de parcours de soins utilise ses connaissances médicales et son réseau d’intervenants sur son territoire pour permettre un suivi adapté. Les situations personnelles et médicales des patients sont parfois complexes : le coordinateur fait en sorte de trouver une solution adaptée pour éviter toutes ruptures dans le parcours de soins.
Ces métiers s’inscrivent dans les nouvelles logiques des ARS (Agences régionales de santé) et de la HAS pour mieux organiser les soins au niveau local.
Les compétences demandées à un coordinateur de parcours de soins
S’il n’est pas nécessaire d’être médecin, il faut être capable de développer des compétences transversales comme :
• L’analyse de la littérature scientifique ;
• Le développement d’une relation de qualité avec le patient, sa famille et les collègues ;
• La coordination d’équipes pluridisciplinaires dans le domaine de la santé (psychomotricien, orthophoniste, orthoptiste, ergothérapeute, infirmier, sage-femme, diététicien…) ;
• L’évaluation de la qualité des soins ;
• L’organisation d’une prise en charge globale centrée sur le patient…
La formation pour devenir coordinateur de parcours de soins
Pour se lancer dans cette nouvelle voie professionnelle, il est important d’avoir acquis une certaine expérience. En effet, il faut connaître la manière dont fonctionne le milieu médical. Une expérience professionnelle d’environ 5 ans dans le monde de la santé et au sein d’une équipe est un préalable. Il est aussi préférable d’être titulaire d’au moins un Master 1 en santé. Les enseignements sont dispensés dans les grandes universités françaises, en formation continue ou initiale. Citons l’université Toulouse III-Paul Sabatier ou le Cnam (Conservatoire national des arts et métiers). Les étudiants obtiennent un Diplôme d'Université de Coordonnateur de parcours en santé.
Où travaille un coordinateur de parcours de soins ?
Cette nouvelle fonction connaît un vrai succès puisque les postes à pourvoir sont nombreux. Ils concernent aussi bien des associations comme le Samu Social à Paris, que des cliniques privées ou des hôpitaux publics.
Le salaire brut moyen d’un coordinateur de parcours de soins est de 2 458 euros par mois.