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4 janvier 2024

Les femmes dans l’Histoire de la médecine

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Si la santé est aujourd’hui un secteur très féminin, ça n’a pas toujours été le cas et notamment en France ! Si elles pouvaient prodiguer des soins, les femmes ont longtemps été empêchées d'accéder à la profession de médecin. Jusqu’à Madeleine Brès, première française à obtenir un doctorat de médecine à la fin du XIXe siècle. À l’occasion de la sortie du livre Les sœurs d’Hippocrate, de Jean-Noël Fabiani-Salmon, retour sur la place des femmes dans l’Histoire de la médecine, et sur celles qui ont permis de faire progresser leur condition.

femmes histoire médecine

L’exercice de la médecine, un long combat pour les femmes

En Grèce antique : un premier mouvement pour défendre les femmes médecins

La première interdiction d’étudier et de pratiquer la médecine pour les femmes remonte à la Grèce antique. Vers l’an 300 av. J.-C. le procès d’Agnodice d’Athènes est un premier tournant dans l’Histoire. Cette jeune femme a dû étudier puis exercer le métier de médecin en se faisant passer pour un homme. Sous le nom de Miltiade, elle rencontre un large succès en tant que gynécologue… mais se heurte aussi à la jalousie de ses confrères. Face à de graves accusions de séduction des femmes mariées, Agnodice finit par dévoiler la vérité. Son procès déclencha les foudres des Athéniennes qui se réunirent à l’agora pour réclamer le retour de leur médecin. Agnodice put continuer à exercer et la loi fut abrogée.

L’école de Salerne et le Moyen

Âge Au Moyen Âge les femmes, en particulier les nonnes, s’occupent des malades et des blessés dans les couvents. À cette époque, il faut également citer l’école de Salerne située en Sicile. Il s’agissait de la première école de médecine d‘Occident du Moyen Âge, où les femmes étaient largement représentées. Trotula est sans aucun doute l’une des plus marquantes. Étudiante puis enseignante à l’école de Salerne, elle écrit un ouvrage de référence en matière de gynécologie, Le Soin des maladies des femmes, dont le succès d’édition fut longtemps attribué à des hommes.

Trotula servit d’exemple à l’historienne Margaret W. Rossiter pour illustrer et théoriser l’effet Matilda théorisé dans les années 1980. Cet effet désigne le déni ou la minimisation de l’impact des femmes scientifiques sur la recherche, voire l’attribution de certaines découvertes à des hommes.

Quand les femmes sont exclues des universités de médecine

En France, à la Renaissance, l’exclusion des femmes de la médecine coïncide avec le développement des universités et la professionnalisation du métier de médecin. Le principe est simple : pour exercer, il est impératif de faire des études et de détenir un diplôme. Encore faut-il avoir le droit de s’inscrire à l’université, celle-ci étant réservée aux hommes célibataires. À son procès en 1322, Jacqueline Félicie de Almania, qui pratique malgré tout la médecine avec succès, n’a pas autant de chance qu’Agnodice. Elle fut condamnée à une forte amende et la Faculté de Paris consolida le monopole masculin. Il faut alors attendre un peu plus de 500 ans pour que les choses changent : l’inscription des femmes à l’université de médecine de Paris ne fut autorisée qu’à la fin du XIXe siècle.

Trois femmes qui ont marqué l’Histoire de la médecine et des soins

Florence Nightingale (1820-1910), pionnière des soins infirmiers

Issue de la haute société britannique, Florence Nightingale souhaite rapidement devenir infirmière contre la volonté de ses parents. Elle parvient à étudier en Allemagne puis à suivre des stages à Paris avant de commencer à travailler à Londres. Lors d’une mission à l’hôpital de Scutari (aujourd’hui un quartier d’Istanbul), pendant la guerre de Crimée, elle découvre que les mauvaises conditions de vie et l’hygiène délétère sont fatales aux soldats. Florence Nightingale concentre sa carrière sur ses aspects et contribue largement à améliorer la qualité des soins. Elle consacre aussi une partie de sa vie à aider au développement des soins infirmiers.

Madeleine Brès (1842-1921), première femme française à obtenir un diplôme de médecin

En décrochant son doctorat à Paris en 1875, Madeleine Brès met un terme à de longs siècles d’interdiction pour les femmes françaises d’étudier puis d’exercer la médecine. Mais le chemin fut laborieux : mère de trois enfants, abandonnée par son mari, Madeleine Brès doit obtenir deux baccalauréats à la demande du doyen de la Faculté de médecine de Paris. Celui-ci plaide finalement la cause auprès du ministre Victor Duruy qui soumet la question en Conseil des ministres. L’impératrice Eugénie, qui préside le Conseil ce jour-là, donne son accord et ouvre la voie des études de médecine aux femmes. À noter que Madeleine Brès fut précédée par deux consœurs, qui parvinrent à s’inscrire juste avant elle : la britannique Elizabeth Garrett obtint son diplôme de médecin à Paris en 1870, suivie de l’américaine Mary Putnam en 1871.

Augusta Klumpke (1859-1927), première femme neurologue au monde

Dans le sillage de Madeleine Brès, Augusta Klumpk commence à étudier à la médecine à Paris en 1876. Après deux ans d’externat de 1882 à 1884, elle fut la première femme reçue au concours de l'internat des hôpitaux de Paris en 1886. La même année, elle est récompensée par l’Académie de Médecine pour sa découverte d’une forme de paralysie du plexus branchial, aujourd’hui appelée syndrome de Klumpke. Nommée chef de clinique en 1915, Augusta Klumpk demeure reconnue pour ses travaux sur le système nerveux central, les nerfs périphériques et la médecine de rééducation.

Aujourd’hui, quelle place pour les femmes dans le secteur de la santé ?

La part des femmes dans le secteur de la santé a largement progressé, si bien que la parité est presque atteinte pour la profession de médecin en France.

En 2023, celle-ci compte :

- 112 835 femmes (tous âges et tous secteurs d’exercices confondus) ;

- Et 117 306 hommes.

Et cette progression continue ! En effet, il est intéressant de noter que les femmes médecins sont plus nombreuses dans les tranches d’âge les plus jeunes : 19 134 femmes contre 12 663 hommes chez les 30-34 ans. La tendance est identique jusqu’à la tranche de 50 à 54 ans mais elle s’inverse ensuite. Chez les 60-64 ans, les médecins hommes sont plus nombreux : ils sont 19 730 contre 13 074 femmes (source : démographie des professionnels de santé, DREES).

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