De plus en plus d’hôpitaux communiquent sur les réseaux sociaux et en particulier sur YouTube pour mieux faire connaître leur fonctionnement ou des pathologies. Cela permet aussi de participer à des campagnes de prévention, comme le « Mois sans tabac » ou « Octobre rose ». Le réseau social sollicite d’ailleurs directement les CHU pour qu’ils produisent des contenus grâce à leurs spécialistes. Toutes ces vidéos constituent un nouveau média, visible par tous, avec des informations vérifiées. Tour d’horizon des contenus que l’on peut trouver sur le net.
De la défiance à l’adhésion
Si les établissements publics de santé, comme l’ensemble des institutions françaises ont tenu à distance les réseaux sociaux dans les années 2000, la situation a considérablement évolué. Et plutôt dans le bon sens.
Les chartes de bonnes pratiques pour les hôpitaux
Les premiers utilisateurs des réseaux sociaux ont surtout été les personnels et les usagers des établissements hospitaliers. Des selfies entre collègues pendant des pauses ou des patients photographiés par la famille ont parfois déclenché des réactions de la part des responsables. Une charte a été créée pour rappeler les bonnes pratiques concernant l’usage des réseaux sociaux, dans certains hôpitaux.
Il est indiqué par exemple :
• « je sépare bien ma vie privée de ma vie personnelle : j’ai conscience que l’image de l’établissement peut être associée à mon comportement ;
• j’évite de prendre la parole au nom de mon établissement et j’évite de répondre directement aux internautes. »
Il est aussi rappelé que le secret médical et professionnel doit être respecté à tout moment. Le slogan est clair : sur les réseaux sociaux aussi je porte une blouse !
La pandémie de la COVID-19, le grand tournant
Un article paru dans la revue Gestions Hospitalières en octobre 2021 révèle que la crise sanitaire a incité les établissements de santé à communiquer massivement sur les réseaux sociaux. Les chiffres sont éloquents : 27 900 tweets ont été publiés par les CHU et CHR en une année, entre décembre 2019 et décembre 2020. Soit 76 tweets par jour. « Cette crise a ainsi accéléré l’adhésion de la Fonction publique hospitalière aux réseaux sociaux, en les intégrant durablement comme une modalité de communication externe mais aussi interne », rappellent les auteurs de l’article.
Une présence massive des établissements de santé sur les réseaux sociaux
Aujourd’hui, la défiance des CHU et CHR vis-à-vis des réseaux sociaux est révolue. Ils sont devenus une part non négligeable de leur communication interne et externe. Une étude Comfluence, en 2021 indique des chiffres impressionnants : 96 % des CHU sont présents sur les trois plateformes majeures : Facebook, Twitter et LinkedIn.
Ces réseaux sont intégrés pour toutes les actions de communication. Ils permettent aux établissements publics de santé de prendre la parole pour diffuser des informations vérifiées par des spécialistes. Ce rôle d’expert a été particulièrement important au moment de la pandémie et il s’est prolongé ensuite.
Les réseaux sociaux pour une communication 360 degrés des établissements publics de santé
L’adhésion des internautes français pour les informations diffusées par les hôpitaux a incité des derniers à multiplier les contenus. Ils sont produits de manière professionnelle et mettent en scène, le plus souvent, les personnels soignants ou non-soignants : ils incarnent l’organisation et permettent de légitimer leur message.
Des interviews pour faire découvrir les différents métiers de l’établissement de soins
La plupart des CHU et CHR produit des petits films diffusés sur la plate-forme You Tube. Ces « mini chaînes » proposent des programmes différents avec en général la découverte des métiers présents au sein de l’établissement ainsi que les différents services. La maternité éco-responsable au CHU de Limoges, par exemple, cumule près de 1 000 vues en quelques mois. Quelques minutes suffisent pour montrer tous les équipements écologiques de ce service.
À cela s’ajoutent des portraits de professionnels qui témoignent de leur expérience professionnelle. Les formats sont courts mais instructifs et peuvent même susciter des vocations !
Des spécialistes pour diffuser des informations vérifiées
Alors qu’il devient de plus en plus difficile de faire confiance aux réseaux sociaux pour apporter de l’information de qualité, les CHU ont su se saisir de cette opportunité pour affirmer leur expertise. Le réseau social You Tube favorise les vidéos qui sont émises par ces professionnels, garants d’une information fiable. Le CHU de Lille, par exemple, a mis en place des séries de vidéos sur les conseils médicaux ou en répondant à des questions posées par les usagers de l’établissement, notamment sur certaines pathologies comme le diabète ou le cancer.
Cela permet aussi de relayer les campagnes nationales de prévention tout au long de l’année.
La viralité de certaines vidéos participe à la visibilité des établissements de santé
Le buzz existe aussi pour les vidéos produites par les soignants ! C’est le cas de la chirurgienne gynécologue bordelaise Aïcha N'Doye qui chante pour calmer ses patientes. Cette vidéo a été largement diffusée sur l’ensemble des réseaux sociaux, Tik Tok compris ! Et surprise, elle participe avec d’autres soignants à l’émission « la France a un incroyable talent ».
Un bon moyen pour le recrutement du personnel
La présence des établissements publics de santé est un atout indéniable pour le département des ressources humaines. Montrer le dynamisme sur Instagram ou LinkedIn peut convaincre les candidats de proposer leur curriculum vitae. Les stories sur l’activité quotidienne des hôpitaux sont de plus en plus nombreuses sur Instagram, comme sur Facebook et connaissent un vrai succès.
Les tendances pour la communiquer sur les réseaux sociaux
Les vidéos représentent un excellent moyen de communiquer car elles sont diffusées sur l’ensemble des réseaux sociaux. Mais un autre média connaît un succès croissant : le podcast. Cela permet à des soignants, mais aussi à des patients de partager leur expérience autour d’un thème qui est souvent une pathologie, comme la série “Santé-vous légitimes” ou “dans la seringue” pour l’APHP.