Donner une plus grande place pour les animaux dans les établissements de santé présente de nombreux bienfaits pour les patients et les seniors. Il existe d’ailleurs de nombreuses initiatives qui favorisent la présence d’animaux dans des services hospitaliers : des ateliers, des visites ... Dans les établissements d’hébergement des personnes âgées et dépendantes (Ehpad), les choses évoluent aussi : les petits animaux peuvent désormais accompagner leurs maîtres. Quelles sont ces initiatives, et quels sont les défis à relever en matière d’organisation et d’hygiène ?
![médiation animale à l'hopital](/files/2025-02/7.png?460beabd7c)
Médiation animale : ces animaux qui aident à soigner
Croiser un cheval ou un poney dans les couloirs d’un établissement de santé ? Cela peut arriver ! La présence de ces animaux, ou celles d’autres espèces comme des chiens ou des chats, permet de réconforter des patients ou d’accompagner des malades.
Troubles de la santé mentale, Alzheimer : aider à créer un lien
La « médiation animale », ou zoothérapie, consiste à favoriser des interactions entre les malades et les animaux, dans une visée thérapeutique. Cette activité peut avoir lieu dans les murs des établissements hospitaliers : dans des services d’oncologie ou de pédiatrie, en soins palliatifs ou encore en gériatrie et en santé mentale.
C’est le cas au sein de l’établissement public de santé mentale (EPSM) de Caen par exemple, où un infirmier zoothérapeute organise des séances auprès de patients atteints de différents troubles. La présence des chats et des chiens “amène un climat d’apaisement et facilite l’échange et la sociabilisation”, souligne le soignant.
Les interactions avec des animaux peuvent aussi améliorer les fonctions cognitives des personnes âgées, notamment celles atteintes de la maladie d’Alzheimer. Le centre hospitalier d’Arpajon, en Île-de-France, organise ce type d’atelier.
Apporter de la douceur dans des situations difficiles
À Langon, en Gironde, un poney rend visite aux patients en soins palliatifs. Sa présence favorise un sentiment de quiétude. C’est également le rôle du cheval Peyo, qui se déplace dans plusieurs services de soins palliatifs des établissements hospitaliers de Calais, Dijon, Angers… Sur son site, l’association Les Sabots du cœur souligne : Peyo « apaise les personnes en fin de vie ».
Recevoir la visite de son animal : c’est possible dans certains hôpitaux
Pour d’autres patients, la visite de leur propre animal de compagnie change les choses. Ce type d’initiative existe déjà au Canada notamment et elle se développe en France.
Un impact sur le moral des patients
Recevoir une visite de son chien ou de son chat entraîne des effets positifs sur le moral et une motivation supplémentaire pour retrouver la santé. Pour les patients du service de réanimation du centre hospitalier de Villeneuve-Saint-George en Île-de-France, cela « apporte de la joie » selon un article du Parisien. La fondation 30 Millions d’Amis évoque aussi les bénéfices observés au sein du service réanimation de l’hôpital Cochin, où l’accueil des animaux de compagnie « permet aux patients d’aller mieux ». D’autres établissements autorisent aussi cette initiative, comme en réanimation au CHU de Bordeaux.
Un protocole indispensable pour préserver l’hygiène
Dans un hôpital, préserver la propreté et limiter le risque infectieux est indispensable. Le centre hospitalier de Villeneuve Saint-Georges a ainsi mis au point une procédure. La visite a lieu en dehors des horaires habituels, par une entrée dédiée. Pour que les animaux puissent se rendre auprès de leur maître ou de leur maîtresse, ils doivent être propres, vermifugés et à jour de leurs vaccins. Enfin, après leur départ, la chambre est nettoyée.
Dans les Ehpad, une place pour les petits animaux de compagnie
Une disposition de la loi « Bien vieillir », adoptée le 8 avril 2024, autorise l’accueil des petits compagnons de vie en Ehpad. Les personnes âgées qui le souhaitent peuvent ainsi résider dans l’établissement avec leur chien ou leur chat. Cette évolution s’accompagne néanmoins de plusieurs conditions pour préserver l’hygiène et la sécurité.
Conserver son animal de compagnie avec soi, un enjeu pour le bien-être des seniors
La présence des animaux de compagnie présente bien des vertus. Continuer à s’occuper de son chien ou de son chat permet de maintenir des liens affectifs et de préserver un équilibre psychologique. Cela aide à entretenir la motricité et favorise des échanges sociaux avec d’autres résidents. Sans compter que pour des personnes âgées qui ne peuvent plus rester chez elles, devoir se séparer d’un animal de compagnie constitue parfois un véritable crève-cœur !
Les résidents doivent être en mesure d’assurer le quotidien de leurs animaux
Jusqu’alors, la possibilité d’accueillir ou non un animal de compagnie était laissé à la discrétion des Ehpad. La loi autorise donc cet accueil, mais avec des réserves. L’article L311-9-1 du Code de l’action sociale et des familles prévoit que les résidents soient en mesure d’assurer « les besoins physiologiques, comportementaux et médicaux » de leurs animaux. Il faut également respecter des conditions d’hygiène et de sécurité : la présence d’un chien ou d’un chat ne doit pas impacter le quotidien des autres résidents. Un arrêté doit encore préciser les catégories d’animaux autorisés et il comprendra une limitation de taille.
Bon à savoir : L’autorisation d’accueillir un animal pourra aussi être soumise à l’approbation du Conseil de la vie sociale et être encadrée par le règlement intérieur des établissements.