Nutritionniste ou diététicien ? Il n’est pas rare de confondre ces deux professions consacrées à l’alimentation. Mais il existe une distinction primordiale : seul le nutritionniste est médecin. Leurs qualifications et compétences sont donc bien différentes ! Cela influe sur le champ d’intervention de ces deux professionnels, qui sont aussi amenés à travailler ensemble à l’hôpital. Zoom sur les différences entre nutritionniste et diététicien au regard de leurs missions, de leurs diplômes et de leur salaire dans la Fonction publique hospitalière.
Le nutritionniste : un médecin spécialisé des pathologies liées à la nutrition
Quelles sont les missions du nutritionniste à l’hôpital ?
Le nutritionniste a pour rôle le diagnostic, la prévention et le traitement des pathologies liées à la nutrition et l’alimentation. Il prend ainsi en charge des patients concernés par l’obésité, le diabète, les intolérances, les troubles alimentaires ou encore les affections cardio-vasculaires. En tant que médecin spécialiste, il détient des connaissances plus étendues que le diététicien. Autre différence entre ces deux métiers : le nutritionniste est le seul à pouvoir prescrire des médicaments ou des examens. Ce qui n’empêche pas ces deux professionnels d’exercer en collaboration à l’hôpital, dans le cadre d’une prise en charge pluridisciplinaire avec d'autres spécialistes, comme les psychologues. Le diététicien peut alors établir un programme alimentaire en fonction des prescriptions du nutritionniste.
Devenir nutritionniste : études de médecine obligatoires
La seule voie possible pour devenir nutritionniste est de décrocher le diplôme d’État (DE) de docteur en médecine puis de choisir une spécialité. Cela implique des études de longue durée – au moins 10 ans – contrairement au métier de diététicien accessible dès bac + 2.
Les études se déroulent de la manière suivante :
- Une première année de PASS (Parcours d'Accès Spécifique Santé) ou de LAS (Licence Accès Santé) ;
- Un premier cycle de 2 ans sanctionné par le DFGSM (Diplôme de Formation Générale en Sciences Médicales) ;
- Un deuxième cycle de 3 ans pour obtenir le DFASM (Diplôme de Formation Approfondie en Sciences Médicales) ;
- Un troisième cycle (internat) en 4 ans pour valider le diplôme d’État (DE) de docteur en médecine puis un Diplôme d’études spécialisées (DES) Endocrinologie-Diabétologie-Nutrition.
Pour être recruté dans la Fonction publique hospitalière, le nutritionniste doit réussir le concours national de praticien hospitalier (CNPH), candidater à un poste vacant et y être nommé.
Quel est le salaire d’un nutritionniste à l’hôpital ?
Dans la Fonction publique hospitalière, le nutritionniste fait partie des praticiens hospitaliers, comme les autres médecins et les chirurgiens. À ce titre, son salaire brut mensuel débute à 4 565,50 euros au premier échelon, pour évoluer jusqu’à 9 229,60 euros au dernier échelon (selon grille indiciaire en vigueur).
Sa rémunération est plus élevée que celle du diététicien, qui appartient au corps des agents hospitaliers. Côté évolution de carrière, un nutritionniste hospitalier peut décider de choisir la voie de l’enseignement et/ou de la recherche.
Diététicien : une profession paramédicale avec un rôle de conseil
Zoom sur les missions du diététicien hospitalier
Diététicien est un métier du secteur paramédical, comme orthophoniste, podologue ou ergothérapeute. Même s’il n’est pas médecin comme le nutritionniste, le diététicien n’en reste pas moins un expert dans son domaine. Spécialiste de l’alimentation équilibrée, il intervient auprès de personnes qui ont besoin d’un accompagnement ou de conseils, et qui ne sont pas nécessairement atteints d’une pathologie. Le diététicien établit ainsi un programme et des menus personnalisés en vue d’un rééquilibrage alimentaire. À l’hôpital, il assure aussi bien le suivi de l’alimentation générale des patients et du personnel, que la prise en charge de certains malades présentant des besoins particuliers (allergies, intolérances, etc.). Il peut aussi intervenir sur prescription d’un médecin.
Comment devenir diététicien à l’hôpital ?
Il est possible d’exercer le métier de diététicien à l’hôpital après des études courtes, d’une durée variable de deux à trois ans. Deux diplômes sont envisageables après le bac :
- Le BTS (brevet de technicien supérieur) diététique en deux ans ;
- Ou le BUT (bachelor universitaire de technologie) génie biologique parcours diététique et nutrition en trois ans.
Le recrutement dans la Fonction publique hospitalière se fait ensuite sur concours.
Quel est le salaire d’un diététicien dans la Fonction publique hospitalière ?
Le salaire brut mensuel du diététicien de classe normale varie de 1 919,88 euros au premier échelon à 3 313,03 au 11e et dernier échelon de la grille indiciaire. Pour un diététicien de classe supérieure, le salaire brut mensuel s’échelonne de 2 190,64 à 3 554,25 euros.
Bien sûr, il est possible d’envisager des évolutions de carrière, vers des fonctions d’encadrement par exemple. Après quatre années d’exercice à temps plein, le diététicien peut entrer en IFCS (Institut de Formation des Cadres de Santé) pour préparer le Diplôme d’État de cadre de santé en un an. En devenant cadre à l’hôpital, il accède à une rémunération variable de 2 264,48 à 3 761,00 euros selon les échelons.