À l’hôpital, le personnel hospitalier est exposé à différents facteurs de risques, avec des répercussions sur la santé physique et mentale. La manipulation de matériel contaminé, les horaires décalés ou la confrontation à des situations difficiles sont autant de facteurs à prendre en compte. De ce fait, pour éviter les accidents du travail, chaque établissement a pour obligation légale de mettre en place des mesures de prévention adaptées. Explications.
Rappels sur la prévention des risques à l’hôpital
Que dit la loi ?
Selon l’article L4121-1 du Code du travail, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. À l’hôpital, cette responsabilité incombe au chef d’établissement.
L’article L4121-2 fixe, lui, les obligations de chaque employeur en matière de prévention, parmi lesquelles :
- Éviter les risques (ou les évaluer s’ils ne peuvent être évités) ;
- Agir à l’origine des risques ;
- Adapter le travail à l’homme : postes de travail, équipements ;
- Planifier les mesures de prévention ;
- Prendre des mesures de protection collective, plus que des mesures individuelles ;
- Donner des instructions appropriées aux travailleurs.
Dans un établissement de soins, la formation, les équipements et les protocoles d’hygiène sont au centre des mesures de prévention.
À quels types de risques les agents hospitaliers sont-ils confrontés ?
Qu’ils soient liés aux soins ou non, de nombreux métiers coexistent à l’hôpital. Ce contexte particulier implique différents types de risques :
- Risques biologiques et infectieux ;
- Risques chimiques ;
- Risques d’irradiation (radiologie, rayonnements optiques) ;
- Troubles musculosquelettiques ou TMS (risques physiques) ;
- Risques psychosociaux (RPS) ;
- Risques liés aux horaires atypiques.
L’ensemble de ces situations sont consignées dans le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) mis à jour tous les ans, y compris à l’hôpital.
Selon les métiers de la Fonction publique hospitalière, des risques et des mesures spécifiques
À chaque métier de la Fonction publique hospitalière ses risques, et à chacun ses mesures de prévention pour éviter les accidents du travail. Zoom sur les spécificités des infirmières, des aides-soignantes et des ambulanciers.
Formation, équipements et signalement : la prévention des risques infirmiers
En raison de leur proximité directe avec les malades, les infirmières sont exposées à de nombreux facteurs de risques pour leur santé. Elles sont en effet les premières concernées par les risques infectieux et physiques comme :
- Les accidents d’exposition au sang (AES) pendant les soins ;
- Les lombalgies en manipulant des patients alités ;
- Les troubles musculosquelettiques liés à la station debout prolongée.
Ainsi les conditions de travail des infirmières imposent-elles des mesures de préventions particulières ? Chaque établissement de soin doit fournir des équipements de protection et mettre en place des protocoles d’hygiène rigoureux. Des démarches de signalement sont aussi nécessaires dans certains cas, comme après un accident d’exposition au sang. Cela permet d’évaluer les risques à l’hôpital et d’assurer une surveillance plus étroite si nécessaire.
Dans le cas des infirmières, il ne faut pas non plus négliger les risques psychosociaux. Les horaires décalés, la confrontation à des situations difficiles, le contact avec des patients ou des proches potentiellement stressés sont autant d’éléments qui s’ajoutent à la charge psychologique des infirmières. La formation du personnel et le recours à des groupes de parole font partie des solutions de prévention proposées par les établissements de soins : il est important de pouvoir consulter rapidement et de ne pas se sentir isolé(e).
Le risque chimique : une particularité pour les aides-soignantes
L’aide-soignante est exposée aux mêmes typologies de risques que l'infirmière. Mais aux troubles musculosquelettiques, aux RPS et aux risques d’infections, il faut aussi ajouter un risque chimique. En effet, les missions de l’aide-soignante comprennent des tâches de nettoyage et de désinfection au moyen de produits toxiques.
Là aussi, la formation du personnel et le port d’équipements de protection font partie des mesures de prévention indispensables pour la sécurité des aides-soignantes.
Sur la route, les ambulanciers sont confrontés à d’autres risques
Les activités de transport sanitaire impliquent aussi des situations à risques. En plus des possibles contaminations, les ambulanciers peuvent être victimes d’accidents de la route. Ceux-ci peuvent être causés par la conduite rapide, par les aléas de circulation ou encore par une panne du véhicule. Les ambulanciers sont aussi confrontés à des conditions de stress, à des incivilités ou à des horaires décalés, facteurs de risques psychosociaux.
Parmi les solutions pour limiter les risques : la formation des ambulanciers et le maintien d’une bonne hygiène de vie. Les ambulanciers doivent aussi disposer d’un véhicule ergonomique et d’un Système d'Informatique Embarquée (SIE) : là encore, l’équipement se situe au cœur des mesures de prévention.