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23 mai 2023

Gérer l’anxiété du patient : un des enjeux du métier d’infirmière anesthésiste

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L’arrivée au bloc opératoire est souvent une source d’anxiété et de stress pour le patient. Quoi de plus normal dans un lieu inconnu où chaque malade confie sa vie aux équipes médicales ? Cette anxiété n’est pas seulement désagréable : elle peut impacter la prise en charge anesthésique comme augmenter le risque de complications postopératoires. Comment réduire cet état anxieux préopératoire ? Quelles sont les solutions pour gérer un patient anxieux au bloc ? Autant d’enjeux qui relèvent du rôle de l’infirmière anesthésiste : explications.

Quel est le rôle de l’infirmier ou infirmière anesthésiste diplômé(e) d’État à l’hôpital ?

Une spécialisation du métier d’infirmière en anesthésie-réanimation

L’IADE est une infirmière spécialiste de l’anesthésie, de la réanimation, des soins d’urgence et de la prise en charge de la douleur. Elle exerce en collaboration et sous la responsabilité d’un médecin anesthésiste-réanimateur, principalement au bloc opératoire, également en salle de réveil ou en Service Mobile d'Urgence et de Réanimation (SMUR). L’infirmière anesthésiste assure des missions « techniques » : endormir, réveiller, surveiller les patients après une intervention, mettre en œuvre des protocoles de contrôle et de prévention, etc. Pas seulement : elle endosse aussi un rôle d’information, de communication et d’accompagnement du patient dans le cadre de l’anesthésie. Elle travaille en coordination avec les autres membres de l’équipe médicale pour offrir la meilleure prise en charge possible. Des aspects relationnels cruciaux dans le métier de l’IADE, surtout pour les patients les plus stressés.

Les IADE dans la Fonction publique hospitalière

Plus de 11 000 infirmières et infirmiers anesthésistes sont en exercice en France, dont 90 % travaillent dans la Fonction publique hospitalière (chiffres 2021 de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques). Les IADE sont majoritairement des femmes. Dans le secteur hospitalier, elles représentent près de 70 % de l’effectif des infirmiers anesthésistes.

Bon à savoir : l’infirmière anesthésiste est fréquemment amenée à travailler aux côtés de l’infirmière de bloc opératoire (IBODE), une autre spécialisation du métier d’infirmière.

Le rôle d’accueil de l’IADE au bloc opératoire, un environnement stressant

Selon différentes études, entre 60 et 80 % des patients sur le point d’être opérés sont anxieux en arrivant au bloc opératoire. En effet, la nature de l’intervention et le lieu sont autant de facteurs qui génèrent du stress et de l’inconfort. La lumière, la température peu élevée, le bruit des instruments, les tenues des soignants, les masques… Tout cela peut faire peur, comme le fait de confier sa vie au corps médical en subissant une anesthésie générale.

Instaurer une relation de confiance avec le patient

La qualité de l’accueil et la disponibilité de l’IADE sont des approches bénéfiques pour le patient qui s’apprête à entrer au bloc opératoire. La diminution de l’anxiété passe par une relation de confiance instaurée avec l’infirmière en charge de l’anesthésie. Concrètement, cela peut se traduire par différentes actions : pouvoir rencontrer l’IADE en amont de l’opération (parfois la veille), comprendre sa fonction, obtenir des informations pratiques sur le déroulement de l’intervention et du réveil, pouvoir poser des questions… L’IADE tient ici un rôle rassurant.

L’importance de la communication pour apaiser le patient

La communication, verbale ou non verbale, fait partie des missions de l’IADE. Et il s’agit d’un autre levier dont disposent les infirmières anesthésistes face à des personnes qui montrent des signes d’anxiété. Utiliser des formes affirmatives, un vocabulaire simple et des notions positives permettent au patient à aborder l’intervention dans de meilleures conditions. Cela l’aide aussi à se sentir plus en sécurité. Dans le cas de la communication non verbale, il est important de maintenir les contacts visuels : cela aide l’infirmière anesthésiste à comprendre le ressenti du patient et cela entretient d’autant plus la relation de confiance.

L’arrivée du patient debout : une autre piste pluridisciplinaire

L’arrivée du patient debout, en marchant, au bloc opératoire est une autre solution possible pour diminuer l’anxiété avant une intervention. Le patient devient acteur de sa prise en charge, et cela lui rend toute son autonomie : de quoi se détendre un peu en arrivant au bloc, dans un cadre plus propice à la conversation et à la communication. Ici, l’IADE est l’un des maillons de la chaîne, notamment avec le brancardier qui accompagne le patient jusqu’aux zones d’accueil.

Toutes ces solutions ont des effets immédiats sur le bien-être du patient, mais pas seulement. Elles peuvent également avoir des bénéfices à long terme : si un même patient est confronté à une ou plusieurs autres opérations à l’avenir, il devrait les aborder plus sereinement.

Comment devenir IADE ?

Formation et salaire

Une infirmière anesthésiste est tout d’abord une infirmière en soins généraux diplôme d’État. Pour accéder à la formation d’IADE, il faut :

- justifier de deux années de pratique à temps plein en tant qu’IDE ;

- réussir le concours d’entrée (un écrit et un oral).

Les études, d’une durée de deux ans, se déroulent dans l’une des écoles d’infirmiers anesthésistes diplômés d’État (écoles d’IADE).

En début de carrière, le salaire brut mensuel d’une infirmière anesthésiste qui travaille dans la Fonction publique hospitalière est de 2 158,26 € (selon grille indiciaire en vigueur).

Les qualités requises pour devenir IADE

L’infirmière anesthésiste possède un savoir-faire technique pour mettre en œuvre les procédures d’anesthésie, mais elle doit aussi faire preuve de qualités relationnelles, d’écoute et d’analyse. Elle doit être capable :

- d’adapter son comportement et ses pratiques en fonction des situations et des patients ;

- d’évaluer et de traiter la douleur ;

- d’anticiper les risques selon les caractéristiques des patients ;

- d’analyser le comportement du patient, de l’informer et de l’accompagner.

Aussi, la communication et la relation d’aide font partie des compétences de l’IADE, au même titre que les connaissances en matière d’anesthésie, d’anatomie ou encore d’hygiène médicale.

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