L’ETP, l’éducation thérapeutique du patient, joue un rôle majeur pour autonomiser les malades, y compris les plus jeunes, qui souffrent de pathologies chroniques. Aussi, ce type de programme permet d’améliorer considérablement leur qualité de vie. Comment cela fonctionne ? Quels bénéfices pour les malades ? Un exemple avec la prise en charge de l’asthme, qui fut l’une des premières maladies chroniques à bénéficier des programmes d’ETP.
Rappels sur l’éducation thérapeutique du patient : définition et bienfaits
L’ETP, un dispositif dédié aux maladies chroniques
Selon la définition parue en 1996 dans un rapport de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), l’éducation thérapeutique du patient « vise à aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique. » Le dispositif est encadré légalement en France depuis 2009 avec l’entrée en vigueur de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST). Il concerne aussi bien les adultes que les enfants ou les adolescents souffrant de pathologies chroniques, ainsi que leurs proches. Le diabète et l’asthme ont fait partie des premières maladies concernées, et pour lesquelles des bénéfices ont rapidement été établis.
Aujourd’hui, l’ETP est étendue à bien d’autres affections chroniques : les handicaps moteurs et mentaux, l’hypertension artérielle, l’insuffisance cardiaque, la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), la polyarthrite rhumatoïde, etc.
Mieux vivre avec sa maladie et être autonome, les objectifs de l’ETP
Le programme d’éducation thérapeutique peut être proposé dès le diagnostic d’une maladie chronique pour apprendre à se soigner soi-même. Il s’agit de :
- soulager ses symptômes ;
- apprendre des gestes techniques de soins ;
- se fixer des objectifs ;
- prendre des décisions en autonomie ;
- savoir s’auto-évaluer.
Aussi, le patient est placé au cœur du dispositif d’ETP qui poursuit un objectif éducatif, au-delà de la simple prescription d’un traitement. Le malade devient acteur de sa prise en charge, en collaboration avec ses proches et les soignants.
La prise en charge de l’asthme, un exemple d’ETP
Comment s’organise l’éducation thérapeutique du patient souffrant d’asthme ?
Le programme d’ETP dédié aux asthmatiques s’organise en 4 étapes.
- Un premier rendez-vous de diagnostic éducatif entre soignant et patient, au cours duquel le malade peut poser toutes les questions qu’il souhaite. Le rôle du professionnel de santé est de rassurer, de renseigner, et de recueillir les informations nécessaires pour déterminer un programme adapté à chaque patient.
- L’élaboration du programme personnalisé en fonction du projet, des objectifs du patient et des compétences à acquérir. La sévérité de l’asthme est bien sûr prise en compte.
- Les séances d’éducation thérapeutique sous forme de rendez-vous individuels ou en groupe, toujours encadrés par des professionnels de santé. Il peut s’agir d’exercices pratiques pour utiliser correctement l’aérosol-doseur, d’ateliers de mesure du souffle, d’études de cas pour adapter le traitement, etc.
- Des bilans réguliers après plusieurs séances pour faire le point avec le patient sur les compétences acquises, son quotidien avec la maladie et les éventuelles difficultés rencontrées. Selon les besoins, il est possible de proposer un nouveau programme d’ETP.
Les compétences spécifiques à acquérir pour les patients asthmatiques
Dans le cadre de la prise en charge de l’asthme, l’ETP vise à mieux connaître et contrôler la maladie. Concrètement, cela nécessite d’apprendre aux patients à :
- adapter leurs activités ;
- identifier les situations à risque (la présence d’allergènes, par exemple) ;
- évaluer leur état respiratoire ;
- utiliser le matériel d’inhalation et de mesure du souffle ;
- prévenir les crises d’asthme ou agir en cas de crise ;
- savoir quand solliciter un médecin ;
- expliquer la maladie à leur entourage.
Qui sont les professionnels de santé impliqués ?
Un programme d’éducation thérapeutique s’articule généralement autour d’une équipe pluridisciplinaire : il implique tous les professionnels amenés à intervenir dans la prise en charge d’une pathologie chronique. Dans le cas d’un dispositif d’ETP dédié aux patients asthmatiques, les rendez-vous et les séances sont menés par le médecin généraliste, par des infirmiers diplômés d’État (IDE) et/ou par un kinésithérapeute. Ils peuvent avoir lieu dans un service dédié aux maladies respiratoires, ou dans un service spécifiquement dédié à l’éducation thérapeutique, regroupant différentes pathologies.