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27 mars 2023

Recherche et santé psychique : une innovation pour le diagnostic des troubles bipolaires

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En France, une personne sur cinq est touchée chaque année par un trouble psychique. Cela représente près de 13 millions de Français qui font face à une souffrance mentale, selon le ministère de la Santé et de la Prévention. Les troubles bipolaires font partie des maladies psychiques les plus graves. Ils sont difficiles à diagnostiquer : cela retarde la mise en place d’un traitement adapté et entraîne des conséquences importantes, qui peuvent aller jusqu’au suicide. Néanmoins, la recherche en santé mentale continue de progresser : ainsi, à Montpellier, un dépistage sanguin a été mis au point pour détecter plus rapidement la maladie et bien la distinguer des troubles dépressifs. Explications.

Recherche et santé psychique

Santé psychique : quel état des lieux en France ?

Souffrance mentale : un enjeu majeur de santé publique

Les données du dernier rapport sur la santé mentale et psychiatrie, établi par le ministère de la Santé et de la Prévention, le montrent. La France est particulièrement concernée par la souffrance psychique. Les Français sont les plus importants consommateurs au monde de médicaments liés aux troubles psychiques : anxiolytiques, somnifères, antidépresseurs ou autres substances psychotropes. Au cours de leur vie, 15 à 20 % des Français sont concernés par la dépression. Le suicide constitue la première cause de mortalité chez les 15-35 ans Enfin, 3 millions de personnes souffrent de troubles psychiques graves.

 

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Trois axes pour mieux accompagner et prendre en charge

Depuis juin 2018, une feuille de route « Santé mentale et psychiatrie » a été adoptée en France. Elle poursuit plusieurs objectifs selon trois axes majeurs (source ministère de la Santé et de la Prévention) :

- promouvoir le bien-être mental, prévenir et repérer précocement la souffrance psychique et prévenir le suicide ;

- garantir des parcours de soins coordonnés et soutenus par une offre en psychiatrie accessible, diversifiée et de qualité ;

- améliorer les conditions de vie et d’inclusion sociale et la citoyenneté des personnes en situation de handicap psychique.

Cette feuille de route a été enrichie de nouvelles mesures lors des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie, en septembre 2021. Elle comporte désormais 50 actions, engagées jusqu’en 2026.

En voici quelques exemples :

- augmentation du nombre d’équipes mobiles psychiatriques qui interviennent auprès des personnes âgées dans les EHPAD (établissement d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes) ou dans les établissements sociaux et médico-sociaux ;

- mise en place de parcours de soins pour les personnes souffrant d’une pathologie mentale grave ;

- ou encore le développement de l’accueil familial thérapeutique.

Au CHU de Montpellier, un test de dépistage pour les troubles bipolaires

Dans le même temps, la recherche continue de progresser. Un exemple récent est celui des travaux réalisés par le Pr Raoul Belzeaux et son équipe au CHU de Montpellier. Les chercheurs ont mis au point un test de dépistage des troubles bipolaires à partir d’une prise de sang.

En quoi consiste le dépistage de la bipolarité du CHU de Montpellier ?

Il s’agit en fait de détecter le dosage des cytokines dans le sang : ce biomarqueur inflammatoire est présent dans les analyses des personnes qui sont atteintes de troubles bipolaires. C’est un indice supplémentaire pour « aider les cliniciens à orienter leurs diagnostics », explique le Pr Belzeaux dans la presse. Il permet de mieux différencier le trouble dépressif et le trouble bipolaire, afin que le bon diagnostic puisse être posé. Les travaux de recherche du CHU de Montpellier doivent encore se poursuivre avant qu’un test ne soit disponible.

Pourquoi il est important de mieux détecter les troubles bipolaires ?

La Haute Autorité de Santé (HAS) le rappelle : il peut s’écouler jusqu’à 10 ans pour que les troubles bipolaires puissent être correctement diagnostiqués. Ce trouble psychique, qui se manifeste à partir de l’adolescence ou au début de l’âge adulte, est complexe. Un traitement peu adapté, par exemple des antidépresseurs, peut encore aggraver les troubles.

Les personnes atteintes de bipolarité alternent des phrases maniaques ou hypomaniaques, qui se manifestent notamment par de l’agitation, avec des épisodes dépressifs et des phases de rémission. Pendant ces différentes phases et sans traitement, le patient présente un fort risque de suicide et de troubles psychiatriques sévères. Mais également de conséquences sur sa vie sociale ou professionnelle : un décrochage scolaire et des conduites à risque chez les plus jeunes par exemple.

 

Sources : 

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