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24 février 2023

Histoire et évolution du métier d’aide-soignante

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Le métier d’aide-soignante est étroitement lié à celui d’infirmière. Ces deux professions exercent très souvent en binôme pour le bien-être du patient. Mais saviez-vous que cette complémentarité trouve aussi son explication dans l’histoire ? La création du métier d’aide-soignante est en effet directement liée à la professionnalisation des infirmières en France. Comment est née cette profession ? Quand a-t-elle été reconnue dans la Fonction publique et comment a-t-elle évolué depuis près de 80 ans ? Explications.

histoire-aides-soignants

Des soignants en charge de l’hygiène et des soins aux malades

Lorsque les hôpitaux ont été laïcisés au début du 19e siècle, la profession d’infirmière s’ouvre au plus grand nombre. Jusque-là, elle était surtout exercée par des religieuses. Il n’existe pas encore de distinction entre les infirmières et les aides-soignantes : le personnel assure les tâches d’hygiène, de nettoyage et dispense des soins aux malades.

Leur rôle devient essentiel lorsque les progrès de science mettent en évidence la nécessité d’hygiène dans les hôpitaux. Les découvertes de Louis Pasteur notamment montrent l’importance de l’asepsie pour éviter les infections. Les instruments, les bandelettes et les éponges doivent être désinfectés : ces tâches sont déléguées aux infirmières.

Des premières formations et des infirmières polyvalentes

Alors que les tâches sont de plus en plus techniques, la formation devient indispensable. En 1857, Florence Nightingale crée une école de garde-malades professionnelles en Grande-Bretagne. En France, la première école d’infirmières est ouverte en 1878 à Paris. La Croix-Rouge dispense aussi des cours théoriques à partir de 1899. Mais c’est surtout la Première Guerre mondiale qui donne une nouvelle place aux soignants qui assistent le médecin. Le décret du 27 juin 1922 formalise leur rôle en instaurant le Brevet de capacité d’infirmière professionnelle. Le rôle de ces infirmières est polyvalent : elles assurent à la fois des activités de soins et d’hygiène.

La profession d’aide-soignante est formalisée avec un grade et un diplôme

La profession d’aide-soignante dispose de son propre grade à partir de 1949

La loi du 8 avril 1946 impose que les infirmières en exercice soient titulaires du Diplôme d’État, créé en 1942. Pour les infirmières non titulaires du DE, mais qui participent quand même aux soins des malades, un autre statut voit le jour : celui d’aide-soignant. Ce grade dans la Fonction publique hospitalière, établi par le décret du 14 avril 1949, doit être transitoire.

Mais pour faire face à une pénurie d’infirmières diplômées, le grade est maintenu. Dans un premier temps, il permet aux infirmières de former « des femmes de service à qui elles enseignent "sur le tas" les soins d’hygiène et de confort » (revue Échanges, AFIDTN, décembre 2003).

Une formation diplômante pour les aides-soignantes à partir de 1956

Comme pour les infirmières, la formation est indispensable pour ces nouvelles aides-soignantes. Cela se fait en plusieurs temps.

- 1956 : création du certificat d’aptitude aux fonctions d’aide-soignant (CAFAS).

- 1960 : le CAFAS est obligatoire pour exercer la profession d’aide-soignant.

- 1978 (arrêté du 9 janvier 1978) : les aides-soignantes sont autorisées à exercer en psychiatrie et dans les services psychiatriques.

- 1981 : elles peuvent intervenir dans les services de soins à domicile pour les personnes âgées.

- 1996 : le CAFAS est remplacé par le Diplôme Professionnel d’aide-soignant (DPAS).

- 2007 : le Diplôme d’État d’aide-soignant est créé.

Comment la profession d’aide-soignante a-t-elle évolué ?

Une formation de plus en plus technique

L’évolution du rôle des aides-soignants se mesure surtout, depuis 1956, à la façon dont la formation a été enrichie. D’abord basé sur une durée de formation de 10 mois, le CAFAS passe à une durée de 12 mois, intégrant 4 stages encadrés. La formation est alors centrée sur « les besoins fondamentaux de l’homme » (arrêté du 7 juillet 1971), pour aider les patients à se laver, s’habiller ou à manger.

À partir de 1982, alors que les aides-soignants peuvent aussi intervenir en psychiatrie ou à domicile pour les soins des personnes âgées, le programme du CAFAS intègre un enseignement en gérontologie, en psychiatrie et en psychologie ainsi que 24 semaines de stages pratiques.

Au fil des années, le contenu de la formation des aides-soignants continue à se densifier et à s’adapter aux besoins de santé publique : prise en charge des personnes âgées, accompagnement du patient en fin de vie…

Plus de collaboration avec l’infirmière : le métier d’aide-soignante en refonte depuis 2021

Depuis 2021 (arrêté du 10 juin 2021), le rôle des aides-soignantes a encore évolué vers plus de collaboration avec les infirmières. Cela se traduit par une réingénierie (refonte) de la formation : celle-ci comprend désormais un nouveau référentiel pour accroître les compétences des aides-soignantes. L’aide-soignante, sous le contrôle de l’infirmière, est amené à réaliser des actes qui relevait jusque-là du rôle des infirmières. Recueillir le taux de sucre et ou la saturation en oxygène du patient par exemple, ou mettre en place des mesures préventives.

Bon à savoir : les aides-soignantes sont passées du grade C au grade B de la Fonction publique hospitalière à partir du 1er janvier 2022 (Ségur de la santé).

 

Cette évolution marque la « volonté de positionner l’aide-soignant comme un acteur du parcours de soins à part entière » (source Ministère de la Santé et de la Prévention). Pour Charlotte, qui exerce depuis 15 ans le métier d’aide-soignante dans un établissement hospitalier près de Dijon, « le binôme avec l’infirmière est indispensable. Nous travaillons ensemble pour le bien-être du patient, en collaboration et en appliquant un protocole de soins infirmiers. »

Une relation privilégiée avec les patients

Aujourd’hui, les aides-soignantes sont près de 200 000 à exercer en France dans la Fonction publique (chiffres Drees, 2021). Le métier est essentiellement féminin : 9 agents sur dix sont des femmes. Ce sont elles qui ont le plus de contact avec les patients et cette relation est essentielle : « Nous accueillons les patients dès leur arrivée et nous participons à leur bien-être en assurant les soins du quotidien. Cela crée un lien privilégié : nous participons à leur confort physique comme à leur confort moral », estime Adelaïde, en poste depuis près de 20 ans en région parisienne.

Voir aussi : Quel est le montant de la retraite d’une aide-soignante en invalidité ?

Sources : 

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